L’histoire du fer à lisser, invention plutôt récente, mais qui n’a eu cesse d’évoluer, est intimement liée à celle de la société, suivant progrès techniques et modes.
Dans l’histoire, la chevelure a toujours eu une grande importance comme l’illustre parfaitement, par exemple, la légende de Samson et Dalila. Parmi les objets retrouvés de la préhistoire figurent déjà des peignes et on sait que les pharaons et autres notables égyptiens portaient des perruques pour signifier leur importance, que les nobles de la Renaissance arboraient de longs postiches talqués et que chaque mouvement social s’accompagne de son look capillaire précis, des coupes à la garçonne des féministes comme les crêtes colorées des punks.
Le fer à lisser est lui intimement lié à l’émancipation noire aux États-Unis et au désir d’intégration de ces populations à la société.
En effet, si on retrouve des ancêtres des fers à friser jusqu’aux babyloniens et à la Grèce antique, l’ancêtre du fer à lisser ne remonte lui qu’au XIXe siècle. Les femmes avaient déjà commencé à se lisser les cheveux grâce à des fers à repasser dès le début des années 1800, mais la mode était alors plutôt au volume.
Cependant, peu à peu le cheveu lisse et détaché devient la mode, et le cheveu frisé le signe d’infériorité sociale. Il faut alors ressembler aux icônes occidentales, et lissage et couleurs envahissent les salons. Les produits lissants apparaissent à la fin du XIXe siècle, d’abord à base de soude, mais il détruit le cheveu et le rend cassant et fragile. En 1872, Erica Feldman en Amérique a l’idée de chauffer deux plaques en fer et de les presser sur des mèches de cheveux afin de les lisser, quand Marcel Grateau en France invente lui l’ancêtre du fer à friser en utilisant à peu près la même méthode mais en appliquant des mouvements d’ondulation.
Peu à peu, le concept s’améliore et Lady Jennifer Bell Schofield est la première à déposer l’idée de relier ces deux plaques de métal à l’aide d’une charnière afin de facilement passer les mèches entre elles.
Mais il y a deux défauts majeurs à ce système, le premier, c’est que c’est long, il faut mettre les plaques à chauffer sur les braises, attendre que celles-ci parviennent plus ou moins à la bonne température, lisser quelques mèches et recommencer. Le second, c’est que non seulement la température n’est pas contrôlée, mais qu’en plus, les pauvres cheveux sont directement en contact avec les plaques bouillantes.
Avec l’arrivée de l’électricité et sa généralisation dans les salons, vont être développés des fers à lisser électriques. Ce sont alors 1 ou 2 résistances électriques, selon les modèles, qui chauffent directement les plaques en métal. Le procédé est encore très agressif, mais se généralise cependant.
Il faudra tout de fois attendre la seconde moitié du XXe siècle pour que les appareils soient équipés de thermostats efficaces, mais surtout les années 90 pour que l’on trouve des matériaux plus respectueux des cheveux mais qui restent efficients.
On assiste alors à une débauche d’imagination des différents constructeurs pour proposer des fers toujours plus à la pointe.
Tout d’abord, ce sont les plaques qui vont évoluer. Selon l’effet final désiré, vont être adopté successivement la céramique, pour un défrisage plus doux et homogène, la tourmaline pour l’élimination des frisottis ou le titane pour sa légèreté et sa durabilité.
Ensuite, les systèmes de chauffe vont aussi se moderniser. Les résistances du début vont devenir thermistances, permettant à la fois un meilleur contrôle de la température et une consommation plus faible. Le bouton on/off des premiers modèles va devenir sélecteur multiple puis variateur, permettant d’affiner au plus prêt la température du fer à lisser selon l’effet recherché mais aussi selon la qualité du cheveu.
Enfin, les looks des appareils vont aussi beaucoup évoluer. De l’engin énorme et peu pratique du début vont se substituer des dispositifs aux formes, matériaux et couleurs variés. Du gros lisseur de salle-de-bain pour le défrisage de chevelure abondante au petit fer de voyage pour des retouches rapides en voyage ou en sortie, les différentes technologies ont réellement permises à tout à chacun l’appareil nécessaire, et il n’est pas rare que certaines femmes en possèdent plusieurs.
Cependant, il ne faut pas oublier que quelle que soit la méthode choisie, il s’agit toujours d’une agression sur le cheveu, et qu’une utilisation excessive du fer à lisser peut-être préjudiciable. Aussi est-il important de toujours bien entretenir et nourrir non seulement ses cheveux mais aussi le cuir chevelu.
Mais ceci dit, le fer à lisser après des débuts bien agressifs est maintenant bien plus respectueux de vos cheveux et tous les progrès effectués vous rendent la vie plus facile et celle de votre chevelure plus douce !